dimanche 29 décembre 2013
vendredi 27 décembre 2013
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dimanche 22 décembre 2013
samedi 21 décembre 2013
mardi 17 décembre 2013
samedi 14 décembre 2013
vendredi 13 décembre 2013
mercredi 11 décembre 2013
vendredi 6 décembre 2013
lundi 2 décembre 2013
jeudi 28 novembre 2013
Faire cadeau de remerciements
(Thanksgiving)
Je remercie la dinde, la farce, le dindon de la farce, la sauce, le pain, la nappe où je m'essuie les mains, le verre plein, le gras qui luit, la bougie, l'œil dans lequel j'aperçois sa flamme, ou peut-être est-ce autre chose, une lueur dont je ne sais rien, je remercie la gare où je suis descendue, l'odeur de cigarette qui traversa le wagon (comme la valise invisible d'un voyageur) tel un fumet dans la cuisine où je reviens, je remercie le dossier de la chaise qui vient d'embrasser ma chemise, les assiettes empilées changées pour le fromage malgré les oh non des invités, je remercie le fromage, surtout celui à droite sur le plateau que d'autres convives ont l'air aussi d'apprécier, je remercie le rire qui vient de fuser dans le couloir et qui n'est même pas provoqué par mon trait d'esprit, je remercie la digestion, l'hébétude, le lave-vaisselle, le froid piquant mes joues dans la nuit.
mardi 26 novembre 2013
dimanche 24 novembre 2013
jeudi 21 novembre 2013
mardi 19 novembre 2013
dimanche 17 novembre 2013
Comment j'ai appris
à ne plus m'en faire
et à aimer la sonde
Je ne sais pas de quelle couleur sont les blouses en satin du personnel soignant, avec quelle molécule sont parfumés les formulaires d'entrée, si un shaker brille parmi les instruments chirurgicaux, quand a lieu la fête des internes, pourquoi la chambre 23 rend euphorique, comment un ancien patron de boite de nuit a pu devenir anesthésiste, mais malgré tout, je n'hésiterai pas à venir ici. Si jamais.
jeudi 14 novembre 2013
Photosensible
Derrière un rideau blanc, la coulisse d'un stand d'exposant Paris Photo. Sur la gauche, une étagère. Niveau supérieur. Là repose la peau d'une banane sur un rouleau de scotch à côté d'une bombe de colle en spray, de quatre petites bouteilles d'eau minérale au goulot rouge encore scellé, d'un petit ramequin dans lequel quelques olives noires côtoient quelques amandes et tout autour, des cadres retournés ou apparents, et des livres, monographies d'artistes dont je n'ai pas regardé les titres, absorbée par cette banane consommée et laissée là et qui se colorera, brunira, développera des formes connues d'elle seule, agissant comme si elle contenait son propre révélateur. Banane argentique isolée qui rejoindra bientôt les déchets. Je la garde en souvenir. Elle sera mon image mentale résumant l'événement.
Derrière un rideau blanc, la coulisse d'un stand d'exposant Paris Photo. Sur la gauche, une étagère. Niveau supérieur. Là repose la peau d'une banane sur un rouleau de scotch à côté d'une bombe de colle en spray, de quatre petites bouteilles d'eau minérale au goulot rouge encore scellé, d'un petit ramequin dans lequel quelques olives noires côtoient quelques amandes et tout autour, des cadres retournés ou apparents, et des livres, monographies d'artistes dont je n'ai pas regardé les titres, absorbée par cette banane consommée et laissée là et qui se colorera, brunira, développera des formes connues d'elle seule, agissant comme si elle contenait son propre révélateur. Banane argentique isolée qui rejoindra bientôt les déchets. Je la garde en souvenir. Elle sera mon image mentale résumant l'événement.
mardi 12 novembre 2013
vendredi 8 novembre 2013
Viral
Un jour, peut-être, des humains dans des bureaux se rangeront à cette idée : les rongeurs du métro sont d'efficaces moyens de communication. Car on les regarde, eux, longer les rails, s'aventurer sur les quais. On les scrute. Obligés de s'avouer que nous partageons le même territoire. Sur leur pelage, pourquoi ne pas faire apparaître un petit logo ? Une mignonne virgule ? Une coquette arche jaune ? Cette suggestion me vient, alors que j'emprunte le réseau ratp pour éviter la pluie. Et je remarque de moins en moins de réclames pour des leçons d'anglais, des cours privés ou des expositions à caractère pédagogiques sur les parois des vieilles rames. Les vitrines sont vides, mais pas exactement vides. Comme décorées d'un papier vert*. Un motif qui rappelle celui d'une papeterie trop cher ou d'une marque de chaussures trop chères. Trop élégant pour être vraiment anodin. Je me questionne et trouve la réponse à cette énigme visuelle ici. Pour éviter les panneaux désertés par la pub ou décrédibilisés par de vieilles annonces, un studio de design graphique a imaginé cette occupation de l'espace média délaissé. Dans toute la France, en gares, on retrouve cette identité muette sans vraiment la reconnaître, en lieu et place d'un ancien aplat monochrome vert ou bleu, dont la rudesse ne pouvait pas être un geste, avoir valeur d'intention. Cet objet vert non identifié est baptisé Floating. Il circule, flotte ça et là. Dans l'air. Sans qu'on le voit. Ça m'fout la trouille que mon regard soit sur écoute. Ne peut-on pas laisser l'absence d'intervention s'épanouir comme une bonne vieille mauvaise herbe ? De cette volonté de contrôle créative, qu'en pensent les souris ?
* Pour mieux voir de quoi ça parle :
* Pour mieux voir de quoi ça parle :
(mauvaise photo réalisée par mes soins)
(photo issue du site des Graphiquants)
mercredi 6 novembre 2013
On peut écrire en mangeant, en appréciant le paysage depuis la fenêtre d'un train, en écoutant de la musique, en regardant au loin un autre écran que celui où les lettres apparaissent et s'agglutinent, formant des mots qui ressembleront à la fin à des petits moucherons stupides qu'on chassera de la main. Mais il faudrait peut-être imaginer une écriture plus entravée. Loin du bureau, du chat, de la prometteuse lumière du matin. Pour constater ce que cela produit. J'y pense. La main droite attachée ou levée. L'assise sur un support mou, mais mou d'une façon difficile à imaginer. La bouche occupée par un élément qui ne pourrait l'accueillir complètement : un filet mignon cru, la moitié d'un fromage à page molle, une peau de chamois, une peluche d'enfant. Ou bien demander l'intervention d'un tiers. Quelqu'un de bien, de confiance, d'irréprochable même, à qui l'on aurait ordonné de nous souffler dans l'oreille toutes les dix secondes. L'effort exigé ailleurs, convoqué autrement, la concentration sur des enjeux externes, bien loin de la page, de la phrase, de la formation du sens. Je demande à voir.
lundi 4 novembre 2013
You have two shoes
You have to choose
Depuis la route, circulant à vélo, je regarde souvent, distraitement, en passant, les propositions du fleuriste qui égaient le trottoir. Mais là, devant les pots et les bouquets, c'est une femme, la soixantaine, qui emplit mon champ. Elle porte deux chaussures différentes. Un pied dans une toile couleur coquelicot et l'autre dans un cuir bleu marine. Elle trotte, un cabas sous le bras, comme indifférente à cette réalité dépareillée qui la relie pourtant à la terre ferme. Alors que je ne vois que ça. Un pied dans la tombe, l'autre dans le plat.
jeudi 31 octobre 2013
On se creuse trop la tête, avec un bon burin, et du sang qui jaillit, pour trouver le costume ad hoc en cette soirée d'avant les morts, alors que tout est là, devant soi ! Il suffit d'un morceau de tissu, un voile, n'importe quoi, un bout de drap, une chute de dentelle, et d'une boîte, de la taille qu'on voudra, plutôt coffret que coffre, pour éviter le tour de reins à deux heures du matin, et voilà ! Déguisée en Pandore, mon objet sous le bras, je peux, à travers les rues, répandre la vieillesse, la maladie, la misère, la guerre, la famine, la folie, le vice, la tromperie, la passion. Il restera l'espoir, un peu lent, un peu gourd, qui aime s'attarder tout au fond de l'écrin. Je le garde pour moi. Ce vieux bonbon.
mercredi 30 octobre 2013
mardi 29 octobre 2013
Saint Narcisse
J'en profite donc pour me faire une déclaration d'amour, alors que :
- Aujourd'hui google change l'interface de connexion à la messagerie gmail, et pour accéder à soi, il faudra désormais passer par un autre reflet graphique. Étrange est le miroir digital qu'on nous tend.
- Le baiser, qui consacre l'union (Vous pouvez embrasser la mariée) est irréalisable avec soi-même et ruine la possibilité d'un amour-propre, complet, satisfaisant. Dommage. Je ne peux m'empêcher de penser au roman de David Foster Wallace, Le Roi pâle, dont le chapitre 36 débute ainsi : "Toute personne a des ambitions, des objectifs, des initiatives, des buts. Le but de ce garçon en particulier était de réussir à poser ses lèvres sur le moindre centimètre carré de son corps."
- Saint Narcisse, Évêque de Jérusalem (IIe siècle), estimé de tous, est mort à 116 ans ; ce qui me semble être une longévité anormalement exceptionnelle pour l'époque...
Bonne fête.
dimanche 27 octobre 2013
Je brûle
Il l'a fait sans moi ! Après mon départ ! J'étais là pourtant, venue pour lui, pour sa présence massive et réconfortante, une douce cape sur les épaules, l'Etna. Je lui ai fait signe depuis la route menant à Syracuse, j'ai salué ses courbes, c'était il y a quelques jours de cela, je lui ai dit que j'aimerai son panache. Son feu. Son spectacle. Hier : la lave grandiose, la belle éruption. Sans moi.
Il l'a fait sans moi ! Après mon départ ! J'étais là pourtant, venue pour lui, pour sa présence massive et réconfortante, une douce cape sur les épaules, l'Etna. Je lui ai fait signe depuis la route menant à Syracuse, j'ai salué ses courbes, c'était il y a quelques jours de cela, je lui ai dit que j'aimerai son panache. Son feu. Son spectacle. Hier : la lave grandiose, la belle éruption. Sans moi.
samedi 26 octobre 2013
mardi 22 octobre 2013
Il serait temps que je commence à penser à mon costume d'Halloween.
Que je travaille l'effroi. Que j'enfile comme un gant la peur. Que mon apparition provoque une trouille sans limites.
Ma tenue d'assassinée est plus rose dragée que rouge sang et sur ma robe de grande faucheuse a poussé un décolleté plongeant. Dans un coffre, mes armes médiévales ont été refondues sans mon consentement en sautoirs couleur métal (arborant les inscriptions Love, Cool, piquées à Lanvin !) et mon uniforme d'infirmière militaire allemande (vendu avec un bras ennemi sectionné) est accueilli au mieux par l'hilarité générale au pire par la pulsion libidinale particulière.
Je ne désespère pas de trouver, dans les dix jours, le miraculeux accoutrement qui fera de moi la plus redoutée d'entre toutes.
lundi 21 octobre 2013
samedi 19 octobre 2013
mercredi 16 octobre 2013
La conjecture de Syracuse
De retour, le cœur avait des visions.
La roche n'était plus le pavillon de l'acrimonie et de la tyrannie.
Les secrets étaient d'un autre ordre et les murmures, aimables et sobres.
La beauté était entière, et chacune de ses manifestations dépendait de la présence d'un autre élément, qui la renforçait, l'enveloppait. L'éclat de la pierre venait de la lumière, dont l'éclat venait de la mer, dont l'éclat venait de la roche, dont l'éclat venait du temps, dont l'éclat...
Les mathématiques n'étaient pas encore prêtes pour de telles révélations, mais la fiction, si. L'histoire, enfin souveraine, pouvait vivre à Ortigia.
De retour, le cœur avait des visions.
La roche n'était plus le pavillon de l'acrimonie et de la tyrannie.
Les secrets étaient d'un autre ordre et les murmures, aimables et sobres.
La beauté était entière, et chacune de ses manifestations dépendait de la présence d'un autre élément, qui la renforçait, l'enveloppait. L'éclat de la pierre venait de la lumière, dont l'éclat venait de la mer, dont l'éclat venait de la roche, dont l'éclat venait du temps, dont l'éclat...
Les mathématiques n'étaient pas encore prêtes pour de telles révélations, mais la fiction, si. L'histoire, enfin souveraine, pouvait vivre à Ortigia.
mercredi 9 octobre 2013
L'oreille de Dionysios
Petite merveille d'acoustique
au creux de la roche antique
l'oreille du stratêgos autokratôr
et de ses mille gardes du corps
tous ses ennemis sur écoute
au fond d'une grotte mis en déroute
même les courtisans redoutaient
l'épée de Damoclès couperet
leur sort pendu aux mots
du tyran buveur de trop
de boisson à trépas
aller sur ses pas
à Ortigia.
samedi 5 octobre 2013
mercredi 2 octobre 2013
dimanche 29 septembre 2013
mercredi 25 septembre 2013
mardi 24 septembre 2013
lundi 23 septembre 2013
dimanche 22 septembre 2013
samedi 21 septembre 2013
vendredi 20 septembre 2013
jeudi 19 septembre 2013
mercredi 18 septembre 2013
mardi 17 septembre 2013
lundi 16 septembre 2013
dimanche 15 septembre 2013
samedi 14 septembre 2013
vendredi 13 septembre 2013
mercredi 11 septembre 2013
Onzièmement
Je les ai rassemblé
mes cadors, mes champions
mes rêves aux cheveux longs
on se donne des bourrades
on crache dans nos mains
on bouboule notre hymne
on déboule sur le terrain
c'est la nuit
sans la lune
j'ai crié du nerf, du muscle, de l'imagination
à mon corps en sommeil
à mes yeux déjà loin
personne dans les gradins
et tous les spots éteints
j'ai dormi tout du long
il n'y a pas eu de match
aucune prolongation
mardi 10 septembre 2013
lundi 9 septembre 2013
samedi 7 septembre 2013
Septièmement
Je forme un voeu
et file chez la boulangère, lui dire de quoi il retourne, pendant qu'elle pose la boule aux farines compliquées sur la langue de métal afin de la couper.
J'ai bon espoir qu'elle le marmonne entre ses dents, qu'il s'en offusque et décide de rejoindre la première langue qui s'offre à lui (palais qu'il n'aurait pas dû quitter), allant ainsi se faufiler entre deux tranches sorties du four et à moi destinées.
Protégé. Plus moelleux. Surprise du petit-déjeuner.
Ça ne mange pas de pain.
vendredi 6 septembre 2013
jeudi 5 septembre 2013
mercredi 4 septembre 2013
mardi 3 septembre 2013
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