mercredi 29 mai 2013


Partialisme : États Généraux II
Aujourd'hui : le pied, cet énergumène


dimanche 26 mai 2013

Tapis Rogue • fin
cérémonie de clôture

"Un couple ne parlant plus le même langage. 
Un chien recueilli par eux intervient alors et prend la parole. 
Comment est-ce que je vais faire ça, je ne sais pas encore. 
Le reste est simple."

Jean-Luc Godard, à propos de son prochain film, en 3D, Adieu au langage

vendredi 24 mai 2013

Tapis Rogue • 9
Michael Kohlaas - Arnaud des Pallières


Dans la salle du Grand Théâtre Lumière, assis dans leurs fauteuils, certains ne s'étaient toujours pas remis de La Vie d'Adèle d'Abdellatif Kechiche, découvert la veille. Les bouleversements étaient divers, certains visibles. Il faudrait pourtant bien retrouver la pulpe et la fraîcheur critiques pour aborder cette nouvelle séance. 

mercredi 22 mai 2013

Tapis Rogue • 8
Only god forgives - Nicolas Winding Refn

"Bonjour à tous, je ne peux pas croire que je ne suis pas à Cannes avec vous, j'espérais venir, mais je suis en ce moment dans le quotidien de ma propre vie à Paris. Vous me manquez tous, et le cinéma, mon ami, nous sommes vraiment les mêmes, simplement dans des univers différents, mais je t'envoie des bonnes blondes. Je suis avec vous tous aujourd'hui, Adèle, Jimmy, Les Salauds, Michael, que le cinéma vous hérisse."

(Lettre de regret, librement inspirée de celle lue par Thierry Frémaux, Délégué Général du Festival, à la demande de Ryan Gosling, qui n'a pas pu être présent à Cannes.)

mardi 21 mai 2013

Tapis Rogue • 7
Les Salauds - Claire Denis

Grâce à Claire Denis, retrouver l'acteur Michel Subor. 
Un motif suffisant pour aimer aveuglément Les Salauds.

 Michel Subor dans Le petit soldat de Jean-Luc Godard (1963)

lundi 20 mai 2013

Tapis Rogue • 6
As I Lay Dying - James Franco

Être tenté d'aller voir As I Lay Dying.
Mais attention.
Pas le groupe de metalcore originaire de San Diego. 
Bel et bien, le film réalisé par James Franco. 
En attendant de connaître le goût de Bukowski.
Mais attention. 
Pas le restaurant grill londonien.
Son dernier film, dont la sortie est prévue l'an prochain.

dimanche 19 mai 2013

Tapis Rogue • 5
Inside Llweyn Davis - Joel et Ethan Coen

Dimanche, jour du shampooing. Saluons aujourd'hui les rôles de composition capillaire, à commencer par le brun corbeau du nouveau Coen (porté par Carey Mulligan). Le Festival propose un véritable casting de colorations, et l'on se demande pourquoi l'un de ses sponsors officiels, "Leader mondial de la beauté", n'en fait pas une collection limitée... dont voici quelques références : le blond accroche cœur (Carey Mulligan dans Gatsby), le bleu bleaché (Léa Seydoux dans La vie d'Adèle), le blond nucléaire (Léa Seydoux dans Grand Central), le chocolat noir 70 (Michael Douglas dans Behind the Candelabra) et son complice, le miel 70 (de Matt Damon), l'extension paille (Tilda Swinton dans Only the lovers left alive), la racine Vénus (Emmanuelle Seigner dans La Vénus à la fourrure), le cougar vengeur (Kristin Scott Thomas dans Only god forgives). 

samedi 18 mai 2013

Tapis Rogue • 4
Jimmy P. (Psychothérapie d'un indien des Plaines) - 
Arnaud Desplechin

Adaptation d'un essai de l'ethnopsychiatre Georges Devereux, Psychothérapie d'un indien des plaines, datant de 1951, ce Jimmy P., tout de même plus facile à dire au moment d'acheter son billet en caisse (la sortie est prévue pour septembre), relate le moment d'une cure et la relation entre ledit psychanalyste, praticien isolé (Mathieu Amalric), et son patient, Jimmy Picard, un indien un peu paumé, un peu névrosé (Benicio Del Toro). Soit une rencontre entre deux hommes. Ce P. pour Picard, qui n'est pas dit, m'amène pourtant sur la piste surgelée, éloignée à tort. Un artiste non professionnel, Marco Decorpeliada, a ainsi imaginé, avec les Schizomètres, un lien entre les codes attribués aux désordres mentaux dans la bible des troubles psychiatriques, le DSM IV (le DSM V vient d'ailleurs d'être édité), et ceux des produits référencés dans le catalogue Picard. Ce qui donne : 20.1 Schizophrénie type catatonique continue - 20.1 Crevettes roses entières cuites. Ou encore : 42.0 Trouble obsessionnel compulsif - 42.0  Carottes en bâtonnets cuites vapeur. etc.
Si jamais les discussions s'enveniment sur le cas Desplechin lors de la sortie du film, il est toujours possible de dégainer cette anecdote. Ah, sinon, Georges Devereux a également écrit Baubo, la vulve mythique (éditions Payot).

vendredi 17 mai 2013

Tapis Rogue • 3 
L'inconnu du lac - Alain Guiraudie 


Je sais qui il est.
Cet objet de fascination, balèze et moustachu.   
Remontant un fil imaginaire jusqu'à cet article de la Dépêche du Midi datant du 1er septembre 2009, j'en sais plus désormais sur celui qui habite les eaux du lac, et sur le plaisir qu'ils procurent aux hommes qui souhaitent le posséder. On le nomme le silure. 



jeudi 16 mai 2013

Tapis Rogue • 2
The Bling Ring - Sofia Coppola


 Le titre du dernier Sofia Coppola sonne bien. 
Mais j'en propose un autre : The Blind Rind. L'épluchure aveugle.
Comme le film ouvre la section Un Certain Regard, pourquoi pas.
Et il me semble qu'il dit bien aussi une forme de déchet contemporain, 
sujet de cette fiction inspirée d'un fait réel : 
de jeunes gens dévalisent de riches villas de socialites, 
sachant tout de leurs faits et gestes grâce au réseaux sociaux.
Une affiche teaser, en bonus.


mercredi 15 mai 2013

Tapis Rogue • 1
The Great Gatsby - Baz Luhrmann


Bon. Mia et Robert ont dû chausser des lunettes 3D pour visionner ce nouvel opus fitzgeraldien, qui se déroule sans eux, 39 ans après leur performance. Ils font un peu la moue à cause de la monture, si peu seyante, qui comprime l'os du nez et la coiffure. Peut-être à cause du film aussi. 
En plus, la star ne s'appelle plus Gatsby mais Jay. 
Car le héros dicapriapique, Jay Gatsby, et le mari de Beyoncé, Jay-Z, qui signe la bande originale de cette production Warner bros., affichent la tendance nominale, celle du XXIe siècle.
Et rien n'est trop beau pour Jay le Magnifique. Fontaines à champagne, fêtes extravagantes, manucures lana del rey, bijoux Tiffany&Co, tours en décapotable, robes Prada. Une certaine vision de l'opulence boursouflée... par la 3D. Ou du gatsbyllage...
Dernière minute : Leonardo séjournera à l'Eden Roc, comme Scotty en son temps. 

mardi 14 mai 2013

Salivez !

Dès demain, à l'occasion du Festival de Cannes 2013, 
onsyecriera propose une spéciale Tapis Rogue 
ou Comment parler des films qu'on n'a pas vus. 


dimanche 12 mai 2013

Ode à la mangue offerte,
dont la lumière irradie l'étal vide du primeur.
Bijou oublié, festin délaissé, 
méritant la bouche, elle n'aura que l'égout. 

jeudi 9 mai 2013


Partialisme : États généraux
Aujourd'hui : la main, ce fol astre









(source : maudit)

lundi 6 mai 2013


Un seul vœu formulé dans la nuit aigrelette
Celui de maintenir intact le charme de l'aigrette.

vendredi 3 mai 2013


Je n'avais pas tout dit. Omettant par pudeur, et par peur surtout, certains aspects de notre rapprochement. Ma peau contre son battant. 
Mais voilà, ce matin nous avons eu des mots. Des affaires m'appartenant furent négligemment jetées sur le pavé, mon linge jonchait le sol. Et pas toujours les articles les plus glorieux.
Qu'avais-je en tête aussi ? 
S'enticher d'une porte, autant parler à un mur. Ça n'a pas marché.
Je l'ai vue chrysalide, je la quitte sans connaître le papillon qu'elle deviendra. 
Un jour, peut-être, la croiserais-je à nouveau, céruléenne, marine, turquoise, outremer ou klein.
J'arborerais alors la fierté de l'évincée. Une nymphe, après tout, n'est qu'une larve camouflée.

mercredi 1 mai 2013


J'aime cette porte. C'est un flirt. Après deux jours sans nouvelles, elle me manque, je dois l'avouer et il me faut la visiter. J'immortalise alors notre rencontre par une (mauvaise) photographie. Elle m'attend aussi, je le sais, j'en veux pour preuve la manière dont aujourd'hui elle s'est apprêtée. Je suis touchée par ses attentions. Le hasard l'a mise sur ma route, je l'en remercie. Je ne veux rien savoir de ses fréquentations, je ne connais pas son code, notre relation est platonique. La voir me suffit. J'entame donc une relation avec une porte. L'évolution en temps réel de sa plastique est un spectacle toujours reconduit, qui produit le même effet que la redécouverte au matin d'un visage chéri. J'ai appris à aimer ses bleus, ses façons muettes, son air buté. Je sais bien que quelqu'un d'autre que moi touche son bois, panse ses plaies, la prépare à un avenir couleur ciel. Je ne suis pas jalouse. J'accepte qu'elle m'échappe et je sais sa métamorphose imminente.