lundi 30 septembre 2013


Trentièmement


Je sais les jours bien plus malins
je le tiens de la rosée du matin.

dimanche 29 septembre 2013


Vingt-neuvièmement

J'accepte les jours sans
parfois je vis avec
le moins possible s'entend
les jours avec
s'ils m'acceptent
nous fêtons ça
des heures durant !

mercredi 25 septembre 2013


Vingt-cinquièmement

Je n'ai pas fait le quart 
je n'ai pas saisi le tiers
je n'ai pas lu le moindre
je n'ai pas su la moitié
je n'ai pas tout dit
je n'ai pas aimé le seul
je n'ai pas vu la queue d'un.

mardi 24 septembre 2013


Vingt-quatrièmement

Je lui dit La fiction ou la vie ?
le perroquet me répond Ni ni 
pourtant 24 images seconde
pourtant 24 heures journée 
mais ils avaient conçu depuis
des systèmes élaborés
préquelles et modes instantanés 
je lui dit Mais alors, le rêve ou la fin ?
le perroquet s'est tu, assoupi.

lundi 23 septembre 2013


Vingt-troizièmement 

Suis-je un despote esseulé
réfugié soûlographe
qui, à défaut de compter ses sujets
s'invente des lois et des priorités 
dites 23
avec moi
car de 33 il n'y aura pas
par ici les beaux lobes
les poumons sexygénés
mettez-ça sur ma note
rangez-ça dans mon pré. 

dimanche 22 septembre 2013


Vingt-deuxièmement

J'épèle :

a comme après / avant





e comme été / ermitage

samedi 21 septembre 2013


Vingt-et-unièmement

Ce que je syllabe !
ce que je phonème !
ce que je ptyalise !
un vrai moulin.

vendredi 20 septembre 2013


Vingtièmement

J'en avais soupé 

de la dizaine bravache
se voulant plus grosse que le neuf
de l'unité fiérote 
cachant un moral à zéro
bon débarras ! 
voici la vague multitude
horizon anonyme
je respire.

jeudi 19 septembre 2013


Dix-neuvièmement

J'ai usé de mes doigts 
comme de petits soldats
respectueux du drapeau
primo, deuzio, tertio
maintenant
il est temps
qu'ils se reposent un peu
dans l'écrin de leur choix. 


                                 L'âge d'Or, Luis Buñuel (1930)

mercredi 18 septembre 2013


Dix-huitièmement

Je vous présente 
le majeur
votre honneur
si fabuleux
quand il s'élève
cygne au cou gracile
dont le bec est furieux.

mardi 17 septembre 2013


Dix-septièmement

Je l'attendais comme le messie celui-là
mon dix-sept pionnier
mais si regarde 
il ouvre la voie
avant lui aucun
ne se déploie si bien
venir à deux 
un tiret entre eux
un lien à jamais
peut-être une suture 
mais ne le dis pas.

lundi 16 septembre 2013


Seizièmement 

Je saute sur l'occasion
pour
pour quoi déjà 
ah oui
pour dire
que je n'ai rien à déclarer
pas de pécule de patates
ni de fécule en purée
pas de mine mon trésor
ni de gomme diamantée
pas de dettes à effacer
ni de courroux amidonné

dimanche 15 septembre 2013


Quinzièmement

J'ai un entracte sur le feu
la mi-temps doit aller pisser
pendant ce temps
papote avec la pause
chère moitié.

samedi 14 septembre 2013


Quatorzièmement

J'ai des besoins fondamentaux. 
Petites plaques tectoniques. 
Ils croissent et décroissent comme la lune. 

vendredi 13 septembre 2013


Treizièmement

Je suis passée sous le chat ouvert au milieu du salon et j'ai vu, depuis le miroir brisé en morceaux impairs, installé sur la nappe aux motifs boules de loto, un convive à l'envers, les quatre fers en l'air, jetant par-dessus bord du pain vert ! Une journée pleine de promesses. 

mercredi 11 septembre 2013


Onzièmement

Je les ai rassemblé 
mes cadors, mes champions
mes rêves aux cheveux longs

on se donne des bourrades
on crache dans nos mains
on bouboule notre hymne
on déboule sur le terrain

c'est la nuit
sans la lune

j'ai crié du nerf, du muscle, de l'imagination
à mon corps en sommeil
à mes yeux déjà loin

personne dans les gradins
et tous les spots éteints

j'ai dormi tout du long
il n'y a pas eu de match
aucune prolongation

mardi 10 septembre 2013


Dixièmement

Je plie des fourchettes
avec la force de ma tête
j'amollis des cuillères
par le fait d'une prière
mais je suis incapable
de compter jusqu'à dix
mais je suis infoutue
de regarder l'avenir
et quand je veux dîner
je n'ai plus de couverts

lundi 9 septembre 2013


Neuvièmement 

J'adopte un nouveau comportement
je ne le choisis pas
je l'accueille en parent, en lui ouvrant les bras
les refermant sur un berceau de desiderata
j'apprends à le connaître
découvre, je ne soupçonnais pas

puis il grandit
et mue en moi.

dimanche 8 septembre 2013

samedi 7 septembre 2013


Septièmement

Je forme un voeu 
et file chez la boulangère, lui dire de quoi il retourne, pendant qu'elle pose la boule aux farines compliquées sur la langue de métal afin de la couper. 
J'ai bon espoir qu'elle le marmonne entre ses dents, qu'il s'en offusque et décide de rejoindre la première langue qui s'offre à lui (palais qu'il n'aurait pas dû quitter), allant ainsi se faufiler entre deux tranches sorties du four et à moi destinées. 
Protégé. Plus moelleux. Surprise du petit-déjeuner.
Ça ne mange pas de pain. 

vendredi 6 septembre 2013


Sixièmement

J'oralise depuis le Premièrement, 
Alors vous ne m'en voudrez pas 
Si je languefourche
Si je lapsusse
Si je dyslexe.

jeudi 5 septembre 2013


Cinquièmement

Je regarde ma main
les doigts au garde-à-vous
énumérant le tout
forme plate à mon goût
de l'adieu au coucou
de la gifle à la joue
mais aussi mais surtout
piste d'envol 
d'où décolle
le bisou
rampe d'accès
aux excès.

mercredi 4 septembre 2013


Quatrièmement

Je fais la part du feu
et me brûle en entier

Je fais d'une pierre deux coups
et me blesse le pied

Je fais ce que je peux
et donc tout à moitié

Je fais le nécessaire
en serrant le gosier.
et bat le pouls à mon poignet.
le pouls à mon poignet.

mardi 3 septembre 2013


Troisièmement

Je mange un ananas
J'en mange deux
J'en mange trois
Je ne mange plus que ça
Sans m'douter que voilà 
Un bézoard au fond de moi !

lundi 2 septembre 2013


Deuxièmement 

Je porte un t-shirt 
une inscription noire sur le devant
ONE DAY ONE GOAL
et je marche très très lentement
vers rien
le pas traînant
à tuer le temps.

dimanche 1 septembre 2013


Premièrement

je vois l'homme attablé sa femme 
est une bouteille de vin rosé
il se tient à la même table 
exactement 
derrière la même vitre de restaurant 
son plat chinois son dimanche couperosé

je croise l'homme qui court
à reculons ses muscles longs
remontent le courant
parcours du combattant
dans la rue de belleville 
où peinent les piétons

je regrette la boutique pieds
sensibles talons mous comme 
des aires de jeux pour enfants
fin de règne
le châtelet perd une enseigne
de renom

j'aperçois dans les magasins
éclairés au néon
ces nouveaux articles affriolants 
lingerie fausse dentelle
plutôt que t-shirts et pantalons
le vice du commerce en action.