mercredi 19 décembre 2012

Ici, on s'écrie, même si ça ne s'entend pas. 
Mais on ne hurle pas avec les loups. 
Cette brève datée du 18 décembre, publiée sur le site de Libération, dans Next/ rubrique Arts, intitulée "Peinture hurlante" (par F-L.D.) nous avait pourtant mis le cri à la bouche. On était tenté. 
Voilà son contenu : 



Dans l'article, la mention soulignée expliqué le peintre, qui doit renvoyer à une source ne mène qu'à une page d'erreur et la vidéo, lorsqu'on clique dessus, n'est déjà plus accessible le jour suivant, pour raisons de droits d'auteur...
Ce "tartinage" sonore paraissait tellement gros qu'on s'est décidé à faire le travail journalistique qui visiblement n'avait pas été fait : chercher qui est cet artiste, quel est son projet.
Kim Beom n'est pas peintre et ce n'est pas lui qui apparaît à l'écran (mais un acteur). Son but n'est pas non plus de créer guidé par une palette de cris et cette vidéo, Screaming Yellow Paint — l'œuvre elle-même et non une captation d'un pseudo peintre qui peint —, ne laisse pas présager une tendance picturale bruyante...
Kim Beom a 48 ans, une pratique conceptuelle qu'il aborde volontiers par l'absurde. Le regard de côté, le sens dessus dessous. Ses installations, ses vidéos, ses dessins ou ses livres font l'objet d'expositions internationales ; la plus récente s'étant tenue cet été à Londres à la Hayward Gallery. Ici n'est pas le lieu du développement critique, mais celui de partager le bonheur d'avoir découvert le travail d'un artiste, et la tristesse de voir qu'on en parle comme d'un gag internet. Car ce sujet traité par Libé est bien peu délicatement classé dans "Brut de Net - Les documents filmés ou sonores du web : documents d'actu ou images amateurs".
Résultat : 
Pour avoir mis la main sur un cri de contrefaçon, on s'offre un cri de consolation.
On n'a pas eu le cri qu'on voulait, mais un autre bien plus authentique, poussé contre les mauvaises manières du web, trop dépendant des raccourcis. 


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