samedi 21 avril 2012


Il y a une lueur d’espoir. Encore. On a peut-être le remède, la solution miracle contre l’inconséquence, le désarroi, l’égarement des parents quand rien ne semble plus soulager, soigner ni guérir et quand, à bout devant l’adversité, ils sont prêts à tout pour voir cesser la malédiction de l’enfant pouilleux. La mayonnaise. Elle étouffe, noie l’insecte parasite dans un bain de gras. Le pou succombe. Grâce à elle, une famille va revivre, l’enfant retourner à l’école, aux goûters d’anniversaire, la mère sera soulagée, d’humeur propice au plaisir, à la dépense et tout ce petit monde consommera de nouveau. La mayonnaise lubrifie l’économie. Les hommes politiques et tous ceux qui pensent la société d’aujourd’hui le savent, et ne la regardent plus pareil depuis longtemps. Qu’a-t-elle de plus qu’eux ? Elle est résolument et profondément la seule chose qui rassemble et ne divise pas.
Il ne faut donc pas leur en vouloir si elle les subjugue et s’ils convoquent son pouvoir en ces temps de débat, la glissent comme un mot magique, un sésame qui pourrait bien tout changer.
"Quand la mayonnaise prend, il faut éviter qu'elle retombe et ça peut tourner, donc c'est une attitude que je ne cesserai d'avoir, c'est celle du respect des Français", a ainsi déclaré le candidat François Hollande lors d’une émission télévisée.
C’est une manière de penser Mayonnaise. En intégrant cette conscience spontanée de l’échec, puisque démarrer une mayonnaise, c’est se confronter d’emblée à la probabilité du ratage. C’est s’engager dans la lutte des masses avec humilité.
Il y a une autre manière de parler Mayonnaise : "Je ne crois pas qu’on puisse guérir de la mondialisation et si guérison il y a, il ne faut pas croire qu'elle est un retour à l’innocence biologique. On ne sort pas de la mondialisation, c’est comme défaire une mayonnaise : vous n’allez pas retrouver la moutarde, l’huile et l’œuf, ça ne marche pas comme ça, ce n'est pas réversible", déclama le professeur de philosophie Raphaël Enthoven pour mettre à mal une des notions chères à Arnaud Montebourg. Un argument à faire se retourner une mayonnaise dans son bol, car quel esprit tordu voudrait premièrement défaire cette sauce onctueuse, objet d’union, source de contentement ?
Ce serait comme… imaginer le parent versant l’huile, puis mettant l’œuf et badigeonnant de moutarde la tête de son enfant, histoire de dire sa défiance vis-à-vis d’un traitement dans lequel il ne croit pas. Ce serait si triste et si humiliant. Si malhonnête et si dégradant.
La mayonnaise, outil de compréhension du monde ? Peut-être.
Demain, j’en mangerai pour accompagner une viande (préalablement abattue cela va sans dire), avant de me rendre dans l’isoloir. Que la mayonnaise soit avec moi.


Merci à Hannah B. pour son conseil 

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