mardi 12 juin 2012




Ce sont des « nœuds qui parlent ». Des cordelettes nouées et traditionnellement réalisées en poil d’alpaga ou de lama, utilisées par les Incas qui, dépourvus de système d’écriture, avaient trouvé là un instrument de gestion économique et sociale, une évaluation précise des biens de la communauté. Ce quipu, car tel est son nom, était aussi moyen de communication : un messager le portait de village en village en mémorisant les informations qui y étaient conservées, pour les restituer à leurs destinataires.
Mêler des brins entre eux pour dire la chose nécessaire. Dans ce qu’on nommerait peut-être aujourd’hui un accessoire, tenant presque du bracelet grigri, pourquoi ne pas essayer de rassembler les fondamentaux d’une vie ? Dans ces franges ouvragées, et par logiques de couleurs, de paliers, tricoter son histoire. Un rang par année, des teintes attribuées aux événements, des épaisseurs intermédiaires pour l’affliction, des jeux de superposition pour les croisements de vie, des longueurs différentes pour respecter les silences. Une mémoire faite de fils avant qu'ils ne disparaissent, avant le passage au souvenir wifi. Pourquoi pas.   

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