On doit au décorateur du plateau de «Le Débat 2012 », Olivier Illouz, d’autres scènes d’émissions télé : La France a un incroyable talent, À la recherche du nouveau Claude François et de ses Clodettes, Leurs secrets du bonheur, L’objet du scandale… Philippe Désert était le décorateur du plateau en 2007 (à son crédit, les sets de Ça balance à Paris, Nouvelle Star, On n’est pas couché…). Nostalgie particulière pour ce mercredi d'il y a cinq ans. À l’époque, le rendez-vous était moins frontal, moins conflictuel qu’aujourd’hui, inspirant une diversion, un écart. Avait peut-être eu lieu le débat d’ébats passés ? Extrait d’une fiction dialoguée maison :
Une femme, journaliste :
— Première question, simple : quelle femme et quel homme étiez-vous l’un pour l’autre ? Vous appartenez tous les deux à la même génération. Il y a eu cinq ans de vie commune, qui ont conduit à la fin de votre relation. Quel style voulez-vous donner à votre rupture ? Quelle est votre marge de manœuvre dans un monde moderne et quelle sortie de crise pouvez-vous envisager ?
Lui (en bleu) :
— Pour une première
question, c’est tout un panel de questions. D’abord, l’affaire de la
génération, je crois qu’il faut rester calme là-dessus. Nous sommes des
quinquagénaires, dans la société d’aujourd’hui, on n’est plus tout jeunes. Je
ne pense pas que l’âge change quelque chose à l’affaire. Il est important de
tirer les conséquences du véritable tsunami relationnel de nos dernières années
ensemble en France : 2002, la peine qu’on s’inflige une seconde fois, 2005, le non
que tu m’opposes. On ne pouvait plus penser notre vie à deux comme avant. Moi,
j’essaierai, si tu me fais confiance, d’être à la hauteur de l’histoire qui fût
la nôtre. Il ne s’agit plus de dire, de proclamer de belles phrases virtuelles,
mais qui restent sans résultat, il faut se promettre de s’aider réellement dans
ce moment particulier. Je voudrais être un homme qui prend ses responsabilités.
Je ne m’abriterai pas derrière des tabous, des excuses ou des paravents. Je
vais m’engager sur un certain nombre de sujets. Je prendrai un certain nombre
d’engagements, je tiendrai parole et je demanderai que tu me juges là-dessus.
Je voudrais que nous puissions nous parler plus fréquemment, nous expliquer
toutes ces choses, toi et moi. Je t’écrirai une lettre, pour rendre compte de
ce que j’ai fait ou pas pu faire et pourquoi. Je voudrais aussi garder le
souvenir d’un amour irréprochable. Qu’est-ce que cela veut dire ? Cela veut
dire, un amour qui a été le fait de notre volonté la plus chère et non pas du
mensonge, du compromis. Je vais proposer un changement très important au sein
de notre couple, un changement qui ne s’est jamais produit dans l’histoire de
notre relation, que toutes les grandes phrases que j’ai pu dire, toutes les
insinuations qui t’ont peut-être blessée, soient désormais évacuées, reléguées
dans l’état d’ignorance du passé, avec ton accord, expressément. Mes sentiments
doivent être hors de tout soupçon, seule leur intensité doit compter. Enfin, je
voudrais être l’homme qui ne désespère pas des désaveux successifs. On ne peut
pas être meurtri et malheureux plus de deux fois de suite. Pourquoi ? Parce que
l’énergie que l’on met à aimer on ne l’a met pas à haïr. Moi, la passion de ma
vie porte un nom, féminin. Je veux aimer. Que ceux qui nous écoutent, qu’ils se
rangent de ton côté ou du mien, retiennent que nous sommes là pour aimer, pour
agir, pour changer, pour aller au-delà des dissensions. C’est ma vision de
l’amour moderne.
Un homme, journaliste :
— Madame, quelle est
votre conception de l’amour et du couple ?
Elle (en rose) :
— Je souhaite me
sortir de la situation dans laquelle je me trouve aujourd’hui. D’abord, la
dette amoureuse. Je suis diminuée, j’ai versé plus de 20 000 larmes, utilisé
deux millions et demi de mouchoirs, ma fragilité s’est accrue, mon pouvoir de
séduction a baissé, la déprime, j’étais 2 millions de mètres sous terre, à 2,5
millions, j’ai touché le fond, malgré le soutien de mes amis. J’étais une femme
qui a perdu tout espoir. Le niveau de ma désillusion, quand j’ai compris au
bout de 850 fois que je ne te reviendrais pas, que c’était fini après m’être
posé 622 questions, et j’ai très durement subi cette épreuve. Un déficit de
confiance en moi tel que tu es à 11 milliards de lieues de te l’imaginer, un
gouffre profond de 3 millions de mètres, des angoisses qui n’ont fait que
progresser jusqu’en 2002 de plus de 30%, une violence psychologique gratuite
que je me suis infligée contre toute attente. En 2002, mon moral était à zéro,
je m’inquiétais beaucoup de la suite de notre relation, de la fin de notre
histoire. C’est me faire violence que de te l’avouer. Aujourd’hui, je veux être
celle qui gagne la bataille contre le désamour, contre la haine que j’ai
développée à ton égard, celle que j’ai nourrie comme un animal domestique, mon
insécurité au quotidien et je dois pour cela trouver de nouvelles règles du
jeu, un nouveau système moral, être une femme différente de celle que j’ai été
pendant ces cinq éprouvantes années et je ne dramatise pas notre histoire. Mais
il est vrai aussi que, comme tu l’as dit, l’amour moderne, puisque tu viens
d’évoquer ce mot, demande que nous rendions des comptes sur ce que nous avons
vécu. Car ce qui m’intéresse aujourd’hui, c’est le futur, mon futur. Malgré
tout, toi, estimes-tu que tu as une part de responsabilité dans la situation
dans laquelle je me trouve aujourd’hui ?
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