vendredi 10 août 2012

Par hasard, je tombe nez à nez avec le logiciel de caisse de ma supérette de quartier. On fait les rencontres qu'on peut en plein mois d'août parisien, quand le réfrigérateur est vide, les commerçants rares et la valise bientôt pleine. Chaque type de produits est représenté par une icône : pour illustrer le rayon "Entretien",  c'est un pied au profil épais et coupé à la cheville qui vient occuper l'écran. Je ne sais pas si ces motifs sont imposés par les fabricants, mais selon toute logique, ce qui recouvre la notion de nettoyage nécessiterait plutôt le recours à une main. Mais la main pourrait bien être la grande gagnante de tous les linéaires. Ce qui dit la saleté, le décrassage, la nécessité d'un irréprochable suivi, c'est bien le pied. Le pied qui repose sur des surfaces qui le trahiront si elles ne sont pas immaculées. Le pied noirci. Le pied un peu dégoutant. Le pied à récurer. C'est en tout cas ainsi que je revois mon jugement et même si, dans ce cas, le pied est propre, il contient la possibilité d'un futur crasseux et de précautions à prendre (vraiment ? Ce pied est un peu tiré par les cheveux...). 
Cette façon de gratifier le réel d'un visuel révélateur, hors du petit commerce s'entend, me suit en sortant du magasinLe mois d'août, par exemple, cet espace-temps si particulier pour ceux qui restent en ville, mériterait bien aussi son icône. La tête d'un chat triste ? Celle d'un clown ? D'une plante carnivore ? D'une maladie orpheline ? Je ne sais pas. Appelons-le simplement "le mois doute". 

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